Témoignage de Zolani 3/3

8 septembre 2010

MON PAYS EST UN MIRACLE!

Zolani_assise

Un futur commun, partagé

« Malgré nos différences, nous avons au moins notre histoire en commun. Comme une famille. Eh oui, même au sein d’une même famille, nous n’avons pas tous les mêmes souvenirs ni les mêmes expériences de ces souvenirs. Des faits se réalisent mais sont expérimentés différemment par chaque membre de la famille. Pour les Sud-Africains et leur histoire, c’est pareil. »

« Nous avons aussi un futur commun. Et à ce sujet, je suis très optimiste. Les Sud-Africains ont une incroyable capacité à être chaleureux et bons. Toute notre société est capable de réparer les erreurs du passé. Les gens en ont la volonté. »

« Mais chez les jeunes, il existe un sentiment de désarroi. Ils ont l’impression qu’ils ne pourront pas améliorer le cours des choses, que tout cela les dépasse. Alors qu’en réalité, nous pouvons tous faire bouger les lignes. » Un message que nous ne manquerons pas de transmettre en filigrane à nos publics. Car le plus grand ennemi d’Ubumi et des acteurs de l’éducation au développement est le « c’est comme ça » et le « on ne peut rien y faire ». C’est exactement ce que nous combattons et nous tâcherons, lors de chacune de nos interventions, d’indiquer toutes les petites choses, à la portée de chacun d’entre nous, qui, si on est toujours plus nombreux à les effectuer, peuvent changer les choses. « Make a difference », comme ils disent en Afrique du Sud.

C’était d’ailleurs déjà possible sous l’apartheid, si on le voulait vraiment, ne manque pas de rappeler Zolani : « Tous les hommes de Freshlyground ont joué dans des groupes « multiraciaux », même sous l’apartheid, quand il était très difficile d’avoir des membres noirs dans le groupe. »

C’est peut-être ce qui rend Zolani si optimiste en ce qui concerne le futur de son pays : « L’esprit de pardon de la majorité des Sud-Africains après toutes les horreurs de l’apartheid est bouleversant. Les gens ont été humiliés et tellement plus encore… Pas étonnant que l’Afrique du Sud subisse toutes ces maladies de la société telles que les crimes et les viols. Mais c’est impressionnant de constater finalement toute la bonne volonté des gens. Mon pays est un miracle !»

Interview menée par Antoine Gazeau, rédigée par Julie Marchand.