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Enquête pédagogique en Afrique du Sud
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10 mai 2010

La boîte de la mémoire pour les orphelins du Sida

Sur les conseils du CCFD, nous nous sommes arrêtés à Pietermaritzburg, près de Durban, afin d'y rencontrer Philippe Denis. Cet historien-théologien-dominicain belge vit en Afrique du Sud depuis près de vingt ans et est à l’initiative d’un beau projet sur le travail de mémoire à effectuer auprès des orphelins du Sida.

aids

Philippe Denis nous a émus par son humanité et son intelligence. Son histoire, les projets qu’il mène ici et ses fines analyses de la société et de la politique sud-africaine ont contribué à l’enrichissement d’Ubumi d’une manière considérable. Nous ne l’en remercierons jamais assez, et ne manquerons pas de vous faire partager tout ce qu’il nous a appris. On commence d'ailleurs dès maintenant, avec « Memory Box ».

PHILIPPENotre ami liégeois a tout de suite répondu positivement à notre sollicitation et nous a accueillis chez lui, avec ses sept enfants. C’est d’ailleurs l’un d’entre eux qui lui a donné l’idée de ce projet, comme il l’explique très bien dans cette vidéo.

L’Afrique du Sud est l’un des pays les plus concernés par le Sida comme vous le savez sans doute. On ne compte plus les reportages sur ce sujet. Notre but n’était donc pas de répéter ce qui a déjà été dit ou écrit, mais plutôt d’essayer d’obtenir des éléments de réponse à cette question qui nous tient particulièrement à cœur chez Ubumi : comment ces milliers de jeunes orphelins peuvent-ils se (re)construire, faire de ce passé douloureux une force, pour ensuite être des citoyens impliqués dans leur société ?

Sur ce sujet précis, Philippe Denis et son association Sinomlando nous ont été d’une grande aide:

sinomlando

Sinomlando signifie « nous avons une histoire », en Zoulou. Avec cette association, Philippe Denis et toute son équipe travaillent sur la mémoire salvatrice, sur la résilience, pour que les orphelins du Sida ne subissent pas le traumatisme de la mort de leurs parents, mais au contraire, qu’ils s’en emparent, le comprennent, l’acceptent, le transforment en force, pour qu’ils cessent de se penser "victime"s et se voient plutôt comme des "survivants".

Pour atteindre cet objectif, Sinomlando a un outil très spécial : la boîte de la mémoire.

my_box

Chaque enfant dispose de sa propre boîte, dans laquelle il choisit de mettre des objets, des photos, des lettres, des dessins, etc., quoi que ce soit qui lui rappelle ses parents, qui lui dise quelques chose d’eux, de l’héritage immatériel qu’ils lui ont laissé.

 

writing   my_mother_s_house   mon_arbre

Cliquez sur les photos pour les agrandir

   

Les éducateurs, les travailleurs sociaux et les bénévoles associés au projet participent, avec les membres de la famille de l’enfant, les grands-mères, les tantes, à la collecte de souvenirs. Ils incitent la famille élargie à ouvrir le dialogue avec l’enfant, à lui parler de ses parents disparus. Ils travaillent aussi directement avec les orphelins sur leur arbre généalogique, leur parcours de vie, et les aident à se confectionner un petit cahier dans lequel ils relatent et dessinent leur histoire, leurs joies, leurs peurs, leurs traditions, leurs centres d’intérêt, leurs espoirs, les souvenirs de leurs parents, etc.

Ainsi, chaque enfant se constitue son petit trésor, son héritage, dans lequel il peut se replonger lorsqu’il en ressent le besoin. Un petit trésor qui l’aide à savoir qui il est, d’où il vient, et l’aide indéniablement à se construire.

mon_cahier

Si ce sujet vous intéresse, nous vous invitons à lire "Les enfants aussi ont une histoire", un livre écrit par Philippe Denis et son équipe de Sinomlando. (Edition Karthala)

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Commentaires
T
Philippe Denis vient nous voir en Asace en avril 2011.<br /> Notre petit groupe de jeunes espère aller voir les jeunes à Pietermaritzburg en août 2012.
T
Bonjour,<br /> <br /> je travaille avec un groupe de jeunes sur ce projet!<br /> <br /> Nous sommes en contact avec Philippe Denis (que j'aurais dû rencontrer à Paris le 27 avril s'il n'avait pas été coincé par le nuage volcanique)-<br /> <br /> est-ce qu'on peut rentrer en contact?<br /> <br /> Talitha
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  • Après 2 séjours d'1 an en Afrique du Sud depuis 2005, nous repartons cette fois pour 3 mois, pour un tour du pays à la rencontre de Sud-Africains souhaitant répondre à nos questions sur le vivre-ensemble dans une société multiculturelle.
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