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Enquête pédagogique en Afrique du Sud
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21 avril 2010

SOWETO, le ghetto ?

Notre enquête pédagogique nous imposait de faire une halte dans ce haut lieu de résistance à l’apartheid. Un lieu où le massacre du 16 juin 1976 reste gravé dans toutes les mémoires. Un township où Nelson Mandela et Desmond Tutu ont habité dans la même rue. Un lieu de pèlerinage pour les Ubumiens que nous sommes.

Le South West Township est aujourd’hui une ville à part entière, avec des quartiers riches, très riches, classe moyenne, pauvres et très pauvres. Il ne faut pas s’imaginer un énorme bidonville.

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J’avais toujours eu un peu d’appréhension à me rendre à Soweto. Et en même temps très envie. Le taux de criminalité du township n’est pas très entrainant, mais d’un autre côté, j’avais l’impression de ne pas vraiment connaître le pays sans y avoir séjourné quelques temps. Une fois sur place, alors qu’on découvrait différents quartiers en se baladant à pied, j’avais déjà oublié mes a priori.

La ville est chaleureuse et son atmosphère positive, si bien qu’on comprend ceux qui décident d’y rester, même une fois qu’ils gagnent un revenu suffisant pour déménager dans un quartier plus cossu. Ici, le lien social semble encore très fort. C’est une chose qui manque cruellement à ceux que nous avons rencontrés dans les quartiers riches, où les rues sont vides et où les habitants vivent entourés de hauts murs et de barbelés. Ceux qui ont quitté leur township, pour déménager vers ce genre de banlieue a priori plus sûre, nous ont confié leur nostalgie du lien social existant dans leur ancien quartier. Après une visite à Soweto, on les comprend.

Le musée Hector Pieterson

Autre richesse du township, le musée Hector Pieterson. Du nom de ce jeune garçon tué lors des manifestations du 16 juin 1976. Ce jour là, des lycéens avaient décidé de manifester pacifiquement contre l’enseignement en afrikaans, la langue de l’oppresseur, dorénavant imposé pour 50% des matières (d’après le Afrikaans Medium Decree de 1974). Paniqués devant le nombre de jeunes défilant dans les rues vers le poste de police, certains membres des forces de l’ordre ont tiré sur les manifestants… Hector Pieterson aurait été la première victime (à avoir été prise en photo) de ce massacre (23 meurtres selon le gouvernement de l’époque, plus de 500 selon l’agence de presse Reuters…).

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Photo de Sam Nzima

Il existe aujourd’hui un musée et un mémorial dans la rue où il a été abattu. « Pour honorer les jeunes qui ont donné leurs vies pour la liberté et la démocratie. » On y lit évidemment tout l’inverse de la version de l’histoire racontée dans le musée Verwoerd à Orania. Ici, on aime à rappeler cette phrase de l’architecte de l’apartheid : « Quand je serai ministre de l’éducation, je la réformerai de manière à ce que les indigènes se voient enseigner que l’égalité avec les Européens, ce n’est pas pour eux. » On n’oublie pas de mentionner non plus qu’en 1975, « pour 644 rands dépensés pour un élève blanc, 42 l’étaient pour un élève noir »…

A suivre...

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Commentaires
L
J'imagine que ça a été fort de visiter ce musée... <br /> Plus qu'un mois, comment vont les enquêtes? <br /> Je pense bien à toi!<br /> Bises,<br /> Lucie
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Enquête pédagogique en Afrique du Sud
  • Après 2 séjours d'1 an en Afrique du Sud depuis 2005, nous repartons cette fois pour 3 mois, pour un tour du pays à la rencontre de Sud-Africains souhaitant répondre à nos questions sur le vivre-ensemble dans une société multiculturelle.
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